Il est toujours passionnant pour un cadre hospitalier de s’interroger sur un des volets de son action qui est de construire, aménager, réorganiser, bref participer de manière architecturale à l’évolution de son hôpital à côté des volets fonctionnels, juridiques, financiers, économiques mais aussi de santé publique.
Au-delà de la pluralité et de la complexité de l’organisation hospitalière, les enjeux de l’architecture hospitalière doivent s’inscrire dans une triple dynamique.
La première, qui conduit l’évolution de nos organisations comme des hommes, est celle du progrès médical. Le progrès médical peut être qualifié ici de progrès technique ou capital using, c’est-à-dire ce qui conduit à une double évolution de massification des plateaux techniques et de réduction de la capacité en lits. Plus concrètement, l’hôpital de demain c’est moins de lits, moins de plateaux techniques isolés mais densifiés et des compétences médicales ultra spécialisées.
La deuxième est celle de la nécessaire ouverture de l’hôpital. En interne, cette ouverture se manifeste par la mise en place des pôles par l’organisation de filières de soins élargies aux réseaux et aux parcours de soins.
Le troisième est bien entendu économique et fonctionnel, on construit non pour se faire plaisir mais pour exploiter, mieux gérer, et apporter des réponses fonctionnelles aux questions des équipes. Cette dynamique rend indispensable la définition de nouvelles approches et relations de travail entre les différents acteurs.
C’est l’intérêt d’une telle revue d’apporter une réflexion dans notre action quotidienne et de repenser l’architecture hospitalière dans la triple dimension évoquée et dans la seule perspective qui nous guide, à savoir répondre aux besoins et à l’évolution de la bonne prise en charge des malades qui sont et restent le seul juge final de nos constructions architecturales.
Jean-Paul Segade
Directeur Général – A.P.H.M