Edito Printemps 2021
À l’occasion de leur 2e édition en octobre dernier, les Journées de l’Architecture en Santé (JAS) ont non seulement tenu toutes leurs promesses, mais elles ont aussi et surtout ouvert un large champ prospectif et ce, eu égard au contexte sanitaire. En effet, la COVID 19, par-delà sa dramaturgie, s’est clandestinement et simultanément véhiculée sur la géographie planétaire et a bousculé nos habitudes, comme nos certitudes et révéler ainsi notre vulnérabilité.
La tenue de ces JAS n’a pas relevé du miracle, mais de notre collective ténacité, de notre détermination, s’opposant ainsi au caractère anxiogène de l’instant. Pour autant, n’y voyons nulle posture héroïque, mais un comportement respectueux des gestes barrière, conforme aux règles émises par les autorités, ainsi que par notre hôte, la Municipalité de Menton. Qu’elle en soit ici vivement remerciée au même titre que les organisateurs de l’évènement qui ont su se réinventer face aux nouvelles contraintes.
La crise pandémique a, bien sûr, occupé la scène de Menton et vos passionnants témoignages nous conduisent à positiver. En effet, nos structures de soins ont souffert, mais elles ont montré corollairement toute leur ingéniosité à s’adapter ; structures de soins incluant, bien sûr, l’ensemble de la communauté médicale comme le bâtimentaire et si les enveloppes bâties ont encaissé ce rude choc, c’est par et grâce à la réactivité des organisations humaines. Vous avez, nous avons là, presque par hasard mais aussi par nécessité, retrouvé le schéma du modèle collaboratif.
Ma conviction est que, seule la pluridisciplinarité permet l’efficience, afin d’affronter tant la complexité que l’incertitude. Elle redessine au fil du temps, les périmètres des savoirs, en cultivant solidarité tout en sédimentant l’altérité et ce pour le seul bien commun.
Gageons ainsi que les JAS 2021, par le dynamisme des commissions de travail, vos réflexions nombreuses conduites par vos regards acérés et experts, éclairent une perspective qui centre l’activité des établissements de soins sur la personne/patient et non uniquement sur la maladie et sa cohorte de traîtements. J’ai déjà exprimé cela au gré de mes interventions et vous l’avez-vous-mêmes confirmé par vos derniers témoignages.
Nous avons réitéré que le soin n’est ni une marchandise, ni un acte s’apparentant à un process industriel. Il est tout à la fois, un cluster technicho/scientifique et une intense relation humaine. Ainsi, il convie fatalement à une exacerbation du mode collaboratif, à l’avènement d’une intelligence collective qui, je vous le rappelle, est le dessein de l’UAFS. En effet, l’acte originel de l’architecture ne réside-il pas dans une interrogation critique du monde tel qu’il est ?
Je vous convie toutes et tous, harnachés de votre enthousiasme à Menton du 18 au 20 Octobre 2021 pour les prochaines Journées de l’Architecture en Santé.
Gérard Huet
Architecte
Président de l’Union des Architectes Francophones pour la Santé