Edito Automne 2021
Bientôt deux ans que la pandémie Covid obscurcit nos horizons.
Sa forme multidimensionnelle met à mal notre univers dont les contours s’effacent de jour en jour. Lors des JAS 2020, nous avons au travers de vos témoignages, entendu, perçu une somme d’actions circonstanciées, faisant écho à la dramaturgie de la situation. Nous avons affiché une détermination potentielle afin de faire face autant que faire se peut à l’inattendu et à l’imprévisible ; ce qui en soit consistait en une véritable interrogation quant à notre modèle de développement. Nous avons en cet instant-là, réappris que la vie reste une errance dans un univers d’incertitude, alors que jusqu’alors le progrès incessant nous promettait l’Éden. Nous avons, temporairement et circonstanciellement, par notre réactivité collective et un retour précipité au collaboratif, contenu ainsi la pandémie.
Toutefois, à l’aune des JAS 2021, cessons de croire ainsi en la pérennité du temps présent, en la continuité des lendemains et surtout à la prévisibilité d’un futur enchanté. Notre monde change, vertigineusement et nous en sommes à la fois les acteurs et les témoins sidérés. Aussi, nous avons l’impérative nécessité de nous stimuler, de nous activer afin d’imprimer un autre récit collectif, comme à nous préparer à d’autres inattendus.
Dans mes précédentes interventions, j’ai fait état que les progrès scientifiques, techniques, détournés au profit d’une économie débridée, prédominent et mettent à mal notre modèle sociétal et augurent ainsi une crise civilisationnelle.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », propos de Rabelais. En sommes nous là ? Certes, la question se pose, mais à l’UAFS, nous abordons sans tabou ce sujet, comme les JAS 2020 l’ont laissé entrevoir. Encore et encore nous privilégions l’échange, le collaboratif et la singularité de l’altérité. Nous persistons à nous informer, à nous instruire, à confronter nos pratiques, nos connaissances, mais aussi à oeuvrer afin que nos savoirs respectifs échappent à leur enfermement disciplinaire et/ou institutionnels bien clos, alors que le numérique et l’intelligence artificielle accélérés par la science quantique, requalifient au quotidien les périmètres des territoires de la connaissance. Ne perdons pas de vue, aussi, que cet emballement technologique ne vise pas à la paupérisation de la nature et de notre écosystème comme de l’éthique.
A Menton, du 18 au 20 octobre, nous aurons à coeur par notre esprit critique, bâti sur le doute et le factuel, de témoigner que l’architecture en santé se doit d’être une messagère ailée.
Je vous engage à nous rejoindre, forts de votre enthousiasme !