Le printemps est toujours une métaphore très prisée dans le discours politique tant il représente un renouveau et un changement pour l’avenir. Aujourd’hui en France, à l’approche de la présidentielle, l’avenir de notre politique n’a jamais paru aussi indécis. Dans un contexte où les « affaires » prennent une place prépondérante dans la campagne présidentielle, les programmes sont finalement placés au second rang. Et c’est encore plus vrai lorsque nous abordons les programmes autour de la santé des différents candidats pour le quinquennat à venir. Fin février, certains d’entre eux avaient été conviés par la Mutualité Française pour exposer leurs projets pour la Sécurité Sociale. Plusieurs pistes avaient été évoquées pour l’hôpital : discussions pour le retour des 39h, renforcement de l’autonomie des hôpitaux, élargissement des GHT, plan d’investissements, etc. Rien de bien innovant…
Indépendamment des problèmes liés au fonctionnement des hôpitaux, qu’ils soient structurels ou humains, avec un personnel médical et soignant fréquemment mis à mal par des décisions iniques de nos gouvernants, le citoyen que je suis, et donc potentiel patient, s’inquiète surtout de l’avenir d’un service trop souvent soumis à des réglementations mercantiles et économiques totalement contraires à la mission de service public et aux devoirs de l’hôpital. Chacun d’entre nous, est passé ou passera par l’hôpital à un moment donné de sa vie, même ceux qui prennent des décisions peu compréhensibles à son encontre.
Nous sommes dans une situation kafkaïenne où personne ne semble s’inquiéter plus que de raison de l’avenir même de ce droit aussi essentiel que devrait garantir une société moderne : les soins pour tous sans aucune distinction. Il me semble que ceux qui conçoivent et réfléchissent l’hôpital de demain, dans un souci de justice et de droit vis-à-vis des futurs patients que nous serons tous, doivent collaborer le plus étroitement possible avec les professionnels de santé dans nos établissements, ceux qui assurent le vrai fonctionnement de l’hôpital et le font évoluer.
Pour ce qui concerne l’architecture hospitalière, ce sont les objectifs des différentes actions que nous menons modestement, en parallèle des revues que nous éditons en Europe : favoriser le dialogue, initier l’échange et le partage d’expérience, et encore plus modestement impulser les grandes réflexions favorisant une vision plus claire du devenir de nos établissements de santé. J’ai l’espoir que des solutions, autres que celles guidées par des intérêts qui n’ont pas leur place dans l’avenir de nos hôpitaux, trouveront échos, même auprès des pouvoirs publics en charge de ce dossier essentiel à l’avenir du bien-être de notre société présente et future.